Jimmy Sabater,un romancier en… « Transes »
« Tout jeune, j’ai toujours baigné dans l’esprit artistique. Mon père sculptait des allumettes. Ma mère travaillait dans la mode et le prêt-à-porter. Elle évoquait les couleurs, les matières avec envie et passion. Tout ça a dû me marquer profondément », glisse timidement Jimmy Sabater. Car parler de lui et encore plus de son travail n’est pas son fort. Il l’avoue dans un grand éclat de rire. « Si je crée dans différents domaines, c’est pour mon plaisir et pas pour me faire la part belle. J’ai été élevé dans le culte de l’esthétique. » Cet homme a pourtant un parcours étonnant qui mérite que l’on s’y attarde. Entièrement autodidacte, il fait beaucoup d’expositions de peinture dans l’Est de la France. Il a fait partie durant huit ans de la Maison des artistes à Paris avant d’aller traîner son talent ailleurs. Émaux de Longwy Car l’homme possède de multiples casquettes. Il a été repéré par l’un des fabricants des Émaux de Longwy et en est à sa quatrième collection. Des personnages mi-naïfs mi-féeriques dénommés « Princesse bleue », « Commedia » et pour la dernière collection « Justin et Rosemarie » donnent à ces émaux un style très moderne. Entre ces collaborations et son boulot de webmaster, il trouve encore le temps de s’adonner à l’écriture. Avec succès, puisque son premier roman – « Plaisirs et châtiments » – publié au Seuil dans la collection Velours de Baleine, a été encensé par la critique (Libération, l’Express…) « Ce roman était parti d’une nouvelle que j’ai développée. Il racontait la vie de MG, une femme vieillissante qui perdait tout plaisir d’aimer ». Une espèce de thriller psychologique et machiavélique. Après le deuxième, tout aussi étrange – « Hardcorps » – Jimmy Sabater vient de sortir « Transes » chez TG qui évoque le parcours de Farid, qui vit dans le culte de la femme en se travestissant. Lorsqu’une sombre histoire de meurtre lui tombe dessus. « J’aime les personnages peu ordinaires qui, poussés dans leurs retranchements, révèlent nos propres sentiments et nous ramènent à nos propres limites. » Par ailleurs, cet artiste bouillonnant prépare un quatrième livre à quatre mains avec François Rivière, biographe d’Agatha Christie. « J’ai toujours aimé écrire et j’ai découvert il y a peu de temps que mon grand-père espagnol, expert traducteur qui parlait onze langues et avait fait deux fois le tour du monde, avait traduit des romans de science-fiction. » Curieux hasard… Et deux de ses nouvelles vont être adaptées au cinéma. Un avenir tout tracé vers la voie du succès. Le troisième livre de Jimmy Sabater évoque le parcours d’un être ambiguë et étrange mais attachant. (Ph.E.TH.)
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